Histoires et anecdotes : quand la main des femmes change tout
Ce qui frappe, d’expérience, c’est la patience et l’écoute. Anne n’hésite pas à attendre un mois de plus avant d’assembler les vins clairs, pour que même les plus timides s’épanouissent. Delphine raconte souvent avoir récupéré une vieille vigne de Meunier “oubliée”, dont elle insère un soupçon dans son Brut : “C’est la note veloutée qui surprend en fin de bouche, tout en finesse, un clin d’œil à ma grand-mère.”
L’approche sensible des vigneronnes se retrouve jusque dans le verrier : elles testent souvent leurs assemblages à l’aveugle pour déjouer leurs propres habitudes et valider, d’instinct, la meilleure version du terroir. Et parfois, comme le relate Vitisphère, elles invitent un cercle de femmes de la famille ou du village pour goûter les vins clairs et recueillir des impressions spontanées : “Plus floral que fruité ? Trop strict ou assez ample ?” Afin que le Champagne parle aussi à celles, nombreuses, qui en écriront l’histoire demain.