Comment cépages et terroirs s’influencent-ils ?
Choisir le cépage, c’est comme choisir l’encre avec laquelle on veut écrire une lettre d’amour à son terroir. Chaque variété de raisin souligne (ou atténue) les traits du sol et du climat, selon la partition de l’année.
Le Pinot Noir : l’écho des terres crayeuses et du Nord
Nerveux, structuré, le Pinot Noir adore la craie et les expositions fraîches (sud, sud-est). Sur les coteaux escarpés d’Aÿ ou Bouzy, il donne un champagne racé, puissant. Il magnifie la verticalité minérale de la Montagne de Reims, mais sur les argiles de l’Aube, il se fait plus velouté, plus sensuel, parfois même avec des pointes épicées. Certains vignerons, comme la Maison Drappier à Urville, ont fait du Pinot Noir leur signature : 70% de leurs plantations, pour une expression tendre de fruits rouges mûrs (source : drappier.com).
Le Meunier : l’allié des terroirs frais et humides
Ce "modeste" cachottier se plaît sur les coteaux argilo-calcaires, souvent en bord de Marne. Son feuillage duveteux résiste mieux au gel et à l'humidité, crucial dans cette vallée souvent exposée aux brouillards. Sur ces terres, il donne des champagnes ouverts, immédiats, charmeurs. Il fait la fierté de maisons comme Krug, qui signe un "Grande Cuvée" avec près de 30% de Meunier chaque année !
Le Chardonnay : la lumière de la craie
En Côte des Blancs, le Chardonnay caracole sur sa cathédrale de craie pure (jusqu’à 80 mètres d’épaisseur autour d’Avize, source : Comité Champagne). Il y trouve une acidité ciselée, un souffle aérien, une capacité de vieillissement rarissime pour les grandes cuvées. Mais sur la Côte de Sézanne ou la Montagne de Reims, il développe un côté plus rond, plus exotique, flirtant avec la poire ou le tilleul.