Improviser ou s’adapter : la biodynamie face aux défis du climat champenois
Travailler selon la biodynamie, en Champagne, n’est pas le même défi qu’en Bourgogne ou dans la Loire. Le climat continental tempéré, l’humidité fréquente, rendent la vigne particulièrement sensible aux maladies fongiques comme le mildiou ou l’oïdium. Pour beaucoup, la biodynamie relèverait donc de la folie, du moins par les années pluvieuses : 40% de récolte perdus sur certaines parcelles au cours du terrible millésime 2021 (Source : Vitisphere), un chiffre qui fait frémir.
Mais Claire assume : « Ce que je perds en volume, je le gagne en qualité et en profondeur. » La vigne, moins poussée, donne des raisins à la peau plus épaisse, à la maturité lente, aux arômes souvent plus complexes.
- Vendanges manuelles : seules les grappes saines sont récoltées, quitte à abandonner jusqu’à 20% d’une parcelle par précaution.
- Absence de sucre ajouté en vendange : la vinification suit les raisins, sans correction chimique, pour privilégier la typicité du terroir.
- Analyses microbiennes fréquentes : laboratoire partenaire pour garantir l’absence de contamination, aspect crucial en vinification sans sulfites ajoutés.
Le millésime 2022 a été un révélateur. Le gel tardif d’avril puis la sécheresse estivale auraient pu faire des ravages ; pourtant, les parcelles biodynamiques du domaine DEF ont montré une résilience exceptionnelle. Les analyses du CIVC (Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne) le confirment : plus grande diversité de levures indigènes, meilleure acidité naturelle, et moins de blocages à la maturité sur ces vignes travaillées selon les rythmes naturels (Source : champagne.fr).